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  • Yann & Jean

EUROCUP 2022 - Dongo


Crédit photo : Marvelia


« Vous verrez les gars, » disaient-ils avec les yeux qui pétillaient, «Dongo c‘est merveilleux, le ventilateur s’allume à 13h30. Entre 30 et 40 4000, de tous niveaux, partent pour des après-midis entières de manches dans 15-18 nœuds, sous le soleil, une eau douce et chaude, pas trop de clapot. Puis retour à terre sans besoin de rincer, à part se rincer la gorge, à l’apéro, le vent tombé avec les montagnes majestueuses tout autour. Et le lendemain matin, tu fais ce que tu veux, tu visites, tu crapahutes, on se revoit à 13h30 sur l’eau et ça recommence comme ça pendant une semaine ».


Comment résister à un programme pareil ? Alors on répète « Vous verrez, les filles, à Dongo, c’est merveilleux, le ventilateur toussa toussa... » pour convaincre son petit monde.

Un an plus tôt, c’était une des motivations pour acheter le 4000, le préparer, s’entrainer dans quelques régates et venir au lac de Come dans l’esprit de progresser et voir comment les meilleurs mènent ce super bateau.


Le trajet pour aller de la Bretagne jusqu’à Côme est quand même plutôt coton : il vaut mieux prévoir une ou deux étapes. Surtout qu’avec la remorque les moyennes ne sont pas très élevées sans parler des pneus qui éclatent si on roule trop vite.


A l’arrivée, oui c’est clair c’est juste magnifique. Des petits cumulus s’amoncèlent au-dessus des crêtes à mesure que le vent souffle sur le lac immense où se côtoient des vedettes en bois vernis et des ferries au sud de l’ile et au nord tout ce qui peut planer sur l’eau plane sur l’eau.


A notre arrivée pas mal de monde au club et accueil sympa. C’est quand même pratique un lac pour faire de la voile : 10 mètres à faire pour mettre son bateau à l’eau, même si, cette année le niveau de l’eau est assez bas. C’est marée basse tout le temps : -1 mètre cette année. Combien dans 2 ans ?


La veille de la compétition on a prévu d’aller tester un peu le bateau, le plan d’eau et de se remettre en jambes : 13 à 18 nœuds. On se tire de jolis bords entre Français (Micka&Sam, Cedric&Antho, Yannick&Loïc, Stéphan&Nico, Yann&Jean) et quelques italiens : on est à l’arrière du peloton mais pas ridicules non plus et ces bords en longueur….que du plaisir ! On se dit quand même que ça va être un peu sport. De la jolie brise, du beau monde qui vient pour courir…Ça tombe bien on aime ça.


Le premier jour, le mercredi, commence par la pesée des équipages puis un briefing du comité de course par Pietro, en italien, en anglais et en français s’il vous plait, où l’on apprend que le 4000 est équipé non pas d’une mais deux terrasses, celles qui dépassent de chaque côté du bateau. À 13h30 le vent commence à 14h il y a 20 nœuds comme prévu, un peu plus dans les claques. Et se hissent 33 grand voiles GBR, ITA, FRA, SUI, EUR et même BER...comme Bermudes ! C’est la canicule à terre mais un plouf dans l’eau au départ et une bonne brise thermique par-dessus et c’est la température parfaite pour faire du bateau.


Notre objectif : naviguer proprement dans du vent frais, observer le plan d’eau, repérer où vont les cadors. On arrive quand même à dessaler avant le deuxième départ, puis dans la première manche. C’est chaud de régater dans 25 nœuds. Pas de bol pour Stephan et Nico qui cassent leur ferrure d’étai sur la première manche : démâtage et retour au club. (Y’a du vent qu’on vous dit !) Mais Stephan et les copains de la classe ont tout prévu et en deux-deux le bateau sera remis en état. De notre côté, on pète la drisse de grand-voile en tête de mât sur la deuxième manche. Au lieu de dessaler et de réparer tout de suite, on essaie de finir la manche: mauvais choix : la voile finit par s’affaler, on dessale et la drisse est maintenant dans le mat. C’est le retour au club sous foc : réparation. Dommage les conditions étaient super. Résultat des courses : 3 manches courues : premier Stewart, deuxième Duccio, troisième les Duflos : il y a du level en haut du tableau et on en est loin mais quel bonheur de naviguer en monotypie !


Heureusement les plaisirs italiens nous attendent le soir dans un resto typique situé sur les hauteurs de Dongo : très bonne ambiance, vue magnifique, diner copieux et délicieux. Que des gens super sympas, c’est cool la classe 4000.


« Tu verras à Dongo, le ventilateur ….toussa toussa ». Et effectivement, le jeudi le ventilateur toussa. Le thermique n’arrive pas : on l’attend toute la journée : le synoptique d’Est empêche l’installation de la brise d’ouest habituelle (la « Bréva »). Par contre côté parking, ça papote : de 4000, de régate, de règles de jauge et d’équipement des bateaux. À tel point que certains italiens trouvent qu’un bateau anglais est allé un peu loin sur certaines améliorations et vont réclamer auprès du jury pour non-conformité du bateau, car les renvois passent par l’intérieur des échelles. Ce qui est bizarre, c’est qu’il réclame contre les anglais qui ont réclamé la veille contre eux…. Ça sent la tension. Le jury classe l’affaire : pas dans les délais pour une réclamation, mais ça met de l’ambiance, surtout quand on attend le vent ! Ça permet tout de même de faire une réunion au sommet avec les présidents de classe français, anglais et italien pour trouver une harmonisation dans les règles et causer de l’organisation de l’euro 2023.


Le soir le ciel se déchire et les éclairs d’un véritable orage de montagne lézardent le ciel obscur : un spectacle impressionnant qui illumine le paysage en pleine nuit au milieu des trombes d’eau qui s’abattent.


Le vendredi 30, on retrouve des conditions un peu moins ventées. 3 manches courues. Les Duflos sont très en forme et font 8, 2 et 1. Les Gab’ aussi : 5,3,3. Duccio en vrai pro reste devant au général, tandis que l’équipage bermudien de Stewart Patience commet quelques erreurs après une très bonne première journée. Les Frenchies remontent !


Derrière c’est très serré notamment entre les présidents de classe. Cédric et Antho font du yoyo dans le classement à quelques places près. Les petites erreurs coûtent cher. Une poignée d’anglais, dont les « renards argentés » John Reynolds et Fran, plus d’un siècle de navigation à eux deux et toujours le couteau entre les dents, mais à l’anglaise, flegmatique, sympathiques mais bien déterminés une fois sur l’eau. En descendant dans le classement on trouve pas mal d’italiens, clairement les entrainements de classe ont payé.


Un peu plus loin encore Stéphan et Nico et nous nous retrouvons souvent pas loin, avec des bords de spi endiablés qui resteront dans les mémoires. Ce n’est pas pareil avec des bateaux qui vont à la même vitesse !


Pour nous aussi, c’est là qu’on réussit notre meilleur placement de la semaine. 18ème à la première manche, puis beaucoup plus tard, on repère une opportunité à gauche du plan que personne n’a vue et on se retrouve seuls les premiers à l’apéro des équipages. Et ouais baby, c’est le métier qui rentre ! Plus sérieusement on sent en club très sympa et bien organisé dans ce repas des équipages. Non vraiment c’est cool la classe 4000.



Le samedi 31 on commence un peu plus tôt avec un peu moins de vent le matin, Micka et les Gab font des étincelles. Nous on navigue proprement mais sans arriver à jouer dans le haut du tableau. On mesure notre marge de progression. On va en avoir quand même pour un petit peu de temps avant de jouer avec les meilleurs. Par contre les conseils ne manquent pas, ce qui nous motive pour continuer à progresser.


L’après-midi, on attend longuement que le jury ait fini de délibérer avec les réclamations avec un balais de témoins d’une arrivée très serrée que nous n’avons pas vue. La « terrasse » du 4000 compte mais quid de l’équipier qui pendouille au trapèze ? Cedric et Antho ainsi que Stewart Patience se voient DSQ sur la dernière manche. Cela va récompenser les bonnes dernières manches des Gab’ qui remontent en 3. L’Eurocup finit donc avec premier Duccio, deuxième Mickael et Sam qui font 2, 1 et 1 sur les 3 dernières courses, et troisième les Gaboriaud : pas mal les Français !


Sur la photo du podium, on applaudit et on se dit deux choses : d’abord que tous les gabarits d’équipage sont représentés, ce qui valide une fois de plus le concept du bateau. Et deuxièmement, faites des enfants et naviguez avec en 4000, c’est clairement un bon filon.

Il reste plus qu’à dégréer et laisser la place aux Nacra espoir qui viennent faire leur mondial au milieu des 49er et autres RSX, il y a quand même des beaux bateaux sur l’eau et des championnats au top : on sait pourquoi maintenant. Les plus organisés des 4000 passent encore une semaine en famille. Ils ont bien raison, nous on retourne dans la Drôme en famille de l’autre côté des Alpes.


Donc oui Dongo c’est l’éclate totale, tant et si bien que même deux pneus de remorque se sont joints à la fête et ont éclatés au retour. Il va falloir songer à changer de format de roues pour les longs trajets.


« Vous verrez, au lac de Come c’est le thermique-ventilateur l’après-midi, de la bonne compagnie, une classe au top, tous les niveaux en présence et un endroit merveilleux ». C’était donc vrai et on fera partie de ceux qui vous le diront, maintenant !

Yann et Jean





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