On croyait qu’on serait encore les bizuts dans cette histoire, mais on a eu la joie de découvrir des p’tits nouveaux : Nicolas et Axel, qui naviguent à La Rochelle.
On avait raté la 1ère journée de rando en arrivant tard le mercredi soir au camping de Lou Broustaricq. Notre bungalow, partagé avec Yvan et Yohan, était à côté de celui de Mika et Diane. Leurs bouteilles étaient déjà bien entamées par le reste de l’équipe, mais leurs réserves sont comme leur générosité : immenses…
Jeudi matin, on s’est fait plaisir en naviguant dans la flotte de 4000. D’habitude les 4000, on les voit au loin entre deux ressalages… Mais là, c’était vraiment sympa avec un bon vent entre 10 et 15 nœuds, un léger clapot, un beau soleil d’automne, et de l’eau douce à perte de vue… Que du bonheur !
Et l’après-midi, on a mixé les équipages, Pierre est parti faire l’équipier avec Yannick, pendant qu’Aymeric barrait avec Loïc. C’est fou ce que ça change de naviguer avec des supers pros, qui maitrisent tout, anticipent tout… Là, on fait la différence, et la courbe d’apprentissage fait du saut en hauteur…
Faudra quand même qu’un jour on se décide à faire un vrai briefing pour échanger sur le plan d’eau, ses obstacles, ses dangers, ses contre-courants et ses coups de vent, histoire d’être plus à l’aise ensuite et de s’éviter des galères. Nous, on a talonné deux fois sur les bancs de sable, dommage ! Malheur à l’équipier qui s’écrase le nez sur l’étais du foc, visage en patate pour le reste de la régate.
Mais ça arrive aussi aux autres… Disons que je mets aux enchères des photos d’un 4000 (facile à reconnaitre c’est marqué dessus…) qui connait très très bien le plan d’eau, et dont l’équipage hyper expérimenté, patauge avec de l’eau jusqu’au nombril… Bref, il n’y-a-pas que nous, mais nous, à chaque fois qu’il y a une galère, on se la tape…
Et le vendredi c’est régate : 28 bateaux sur la ligne de départ dont douze 4000, ça fait un beau millésime.
Chez nous, c’est Cyprien et Aymeric qui s’y lancent, adrénaline à 100% surtout avec des prévisions météo plutôt fraiches à 20 nœuds rafales à 25…
Pour des jeunes néophytes de la régate, se faire une place chez les pros, c’est dans la tête. On ne lâche rien, et on prend tous les risques parce qu’à l’arrache on ressale deux fois plus vite que les autres, et qu’au final ça doit passer… De toute façon, aux deux dernières participations, la Teignouse et la TAG, on n’a pas fini dans les points, mais ça c’était avant…
Pour la première manche, sur la ligne de départ au milieu des 29er, en plein coup de vent on a découvert que les dérives poussaient au milieu du lac… une vraie forêt… avec quelques voiles pour décorer le tout… un peu comme les guirlandes du sapin de Noël. Depuis le club, Pierre aurait aimé prendre des photos, mais avec la pluie torrentielle, la visibilité était réduite à un demi mille. Autant essayer de shooter un ours polaire dans blizzard une nuit sans lune… Mika, 1er 4000, nous met 12 minutes dans la vue… merci pour la cuillère en bois!
Pour les manches 2 et 3, la météo redevient comestible, et ça navigue mieux, la flotte est plus homogène, l’écart se réduit à 7 minutes sur Cédric et Antho, puis à 3 mn sur Mika de nouveau. Là, on a la preuve que l’expérience de la journée de rando en équipage mixé, nous a permis de progresser.
Thomas nous regarde le dépasser en disant «Pas grave, ils vont dessaler». Pas faux ! Mais la mouette rieuse a pris ça pour aveu d’impuissance, enfin moi j’dis ça j’dis rien…
Vu du club, c’est magnifique de voir le joli mouvement des voiles avec la vitesse incroyable des bords sous spi.
La quatrième manche se joue dans la tempête version cirque Pinder sous le karcher… mais on finit dans les points.
L’avantage de Sanguinet, c’est que même sous le déluge on peut rentrer assez facilement à la plage sous foc seul. La sécu a bien joué son rôle d’accompagnateur pour fermer le bal.
Au final, il y a quand même eu un peu de casse avec deux bômes à réparer et des lattes cassées. Ça devient fragile par ces météos ces petites machines.
La multitude des conseils de Stephan, Yannick, Loïc et les autres avec l’entre-aide et particulièrement celle de Manu, font des miracles…
L’accueil légendaire du club de Sanguinet a fait le reste pour des équipages un peu usés.
Le soir, belle AG de l’asso malgré les vicissitudes classiques de la vie associative. Nous sommes la meilleure preuve de son bon fonctionnement puisqu’on l’a rencontré par hasard au salon nautique. Vous nous avez convaincu et soutenu, on a fait 3 régates sur 6, en dehors de l’Euro, et on est ravi.
Eternelle question : « Mais comment réveiller la Bretagne Nord ? Allo ! Y-a-personne là-haut ? Mais qu’est-ce que vous faites de vos 4000 alors ? On a bien des marseillais, pourquoi on ne trouverait pas des malouins ?
Samedi matin la météo se confirme comme la même que la veille en pire… avec alerte orange et un BMS en mer.
Ça modère les ardeurs… il doit y avoir une histoire d’expérience.
On voit quand même nos amis de Marseille rentrer avant l’explosion désormais prévisible de leur bôme, et Stéphan qui peut faire breveter un mat pliable pour le rentrer dans le coffre de son monospace… ça c’était un peu triste, mais c’est toujours enrichissant de rencontrer son assureur…Sur ce plan aussi on va apprendre de la technique…
Finalement après quelques adieux, on troque la super soirée des équipages pour un laborieux aquaplaning sur une rivière appelée A10. C’est pas très sympa pour ceux qui l’avait organisée mais quand « E.T. appelle maison » …
Merci 4000 fois à tous ceux qui nous ont aidé à régater sur ce fantastique bateau, on revient dès que possible. On est désormais très fiers d’avoir notre place dans l’Association 4000 Classe France.
4000ment vôtre ! Pierre, Cyprien et Aymeric sur le FOUD’ROYAN
PS : Nous venons d’apprendre à l’instant que vous nous aviez décerner le 1er Prix de la galère. Merci, nous sommes très honorés, mais nous allons le remettre en jeu!