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  • Manu

NATIONAL 2019 - Grand Prix du Crouesty


Bon c’est moi qui m’y colle et je ne peux même pas évoquer l’argument traditionnel du « c’est le 4ème qui fait le compte-rendu » !


Je vous épargne la description détaillée des 1600 km de route qui auront jalonné l’aller de ce périple, passant par des escales tout autant professionnelles que familiales et amicales, pour échouer enfin à Péaule où Tatie Danielle et Tonton Gab auront eu raison, pour 500g superflus, de notre 4ème trou d’échelle à la pesée du samedi. Faut dire que la balance étant plus vieille que moi, je crois assurément en une mauvaise foi, symptomatique de son grand âge, c’est pareil avec mon père (que tous ceux qui ont pensé à Yannick lèvent la main, allez ne soyez pas timide !) Humour douteux mis à part, c’est avec un grand bonheur que j’ai retrouvé la petite famille 4000iste, dont une bonne partie semblait avoir prématurément quitté le nid au vu du faible taux de participation ; un peu comme les électeurs de gauche aux dernières européennes.

Alors, en parlant d’européens, heureusement que les frontières ne sont pas encore fermées car ce sont bien les 5 bateaux anglais et l’équipage belge qui nous ont permis de sauver ce national, assurant à eux seuls la moitié de la flotte. Pour cette raison, il eut été de mauvais ton de ne pas leur laisser la victoire finale, isn’t it ? Bon, ça fait quand même deux années consécutives que cela se produit, vous êtes donc priés, Mesdames et Messieurs les Duflos, les Gaboriaud, les Cedantho de travailler un peu plus votre petit medium et votre inspiration !!!


J’imagine déjà Mister Président se dire que je vais encore digresser à l’infini et ne pas parler de la régate mais, à ma décharge, au vu des 21h qu’aura duré ma balade retour, j’ai déjà tout oublié.

Ma dernière navigation en 4000 remontant à Sanguinet en novembre dernier, mes combis, mes chaussons et moi-même commencions sérieusement à nous dessécher tel une cagole* sur la plage du Prado. Alors lorsque l’opportunité s’est présentée d’équiper Thomas pour ce week-end, l’hésitation ne fut pas de mise. Par ailleurs, vu que cela faisait plusieurs compétitions que l’on naviguait coller/serrer, l’idée m’avait déjà traversé l’esprit. Grand bien m’en fît car nous avons vécu ensemble une très chouette régate à tous les niveaux me semble-t-il.


Je passe sur l’épisode sus-cité de la balance récalcitrante pour en venir aux premiers bords. Alors effectivement il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour me réhydrater et m’habituer aux très franches entrées de virement de M. Retaillaud, les hormones post-pubères probablement. Une belle mise en bouche avec un peu d’air le samedi pour deux premières courses assez simples. Gab & Son commencent très fort en s’imposant sur ces préliminaires ; on s’en sort bien en faisant deux fois quatrième. Les deux manches suivantes me paraissent plus hasardeuses ; ça oscille de manière totalement aléatoire et aucune option vertueuse ne semble se dessiner.

Malgré les choix extrêmes de certains équipages, d’un côté comme de l’autre, la flotte reste hyper compacte aux passages de bouées et on peut facilement passer de la seconde à l’avant-dernière place en une cinquante de mètres de refus. On a testé pour vous, et ben c’est hyper désagréable ! Au soir du premier jour, le tiercé gagnant est constitué de John & Fran qui marchent toujours très bien quand le vent tombe, la Gab’family et Pulpo team. Les trois bateaux suivants sont au même nombre de points, c’est dire la densité de cette régate. Il y a certes peu de participants mais il me semble que presque tout le top ten du dernier Euro est présent.


Les bières du premier soir se prendront sur le port en raison du rattachement de l’épreuve au grand prix du Crouesty et nous finiront quasiment tous au parc à bateaux avec des pizzas (merci mesdames pour la livraison), sauf Stephan qui préférera un joli steak d’orteil, saignant et saupoudré d’une poignée de graviers. Je n’ai pas encore tranché (hic !), j’hésite entre me demander s’il a voulu équilibrer ses membres inférieurs avec les supérieurs ou si, vu la difficulté de sortir les canots de la plage, il a confondu son pied avec une roue jockey.


Le programme du dimanche débute par un raid, initialement de 4,5 milles puis par deux parcours construits. Le raid fut une sacrée aventure et un joli bordel. Naviguer avec un ingénieur de chez Profurl nécessite un certain sérieux alors on a bien fait nos devoirs. Le cap à suivre depuis le départ était annoncé au 180°, mais la bouée de dégagement finalement mouillée ne rendait pas incohérent les dizaines de degrés plus abattus nous menant sur le truc tout droit loin sur l’horizon, surtout pour un long bord sous spi bien serré. On remonte sacrément sur les premiers, on a la speed et on est un peu plus au vent de la flotte, en position idéale. Nous sommes virtuellement 3ème lorsque, en approche de la marque, un bateau organisateur indique au premier équipage que tout le monde s’est planté de cardinale. Alors quand on voit Cédric et Anthony affaler et virer de bord, on se demande franchement ce qui se passe. Chaque équipage réagi plus ou moins promptement et, conclusion, les premiers se retrouvent derniers et réciproquement. Comme aurait dit l’aut’ tête d’œuf, « c’est trop injuste » ! Donc branle-bas de combat et cap sur la cardinale que nous avons allègrement dépassée mais bon, quand même c’est bizarre, la seconde marque ensuite devrait être au 338 et là… ah ben non, c’est un danger isolé. What a fuck ! Je vous épargne la fin du raid car ce fut du grand n’importe quoi jusque sur la ligne d’arrivée où Trevor bataille avec Micka au bateau comité sans nous voir s’intercaler devant lui en passant la ligne à la bouée… 50 mètres plus loin. Les catas ont bénéficié d’un bateau ouvreur pour le raid, pas nous et c’est bien dommage. Personnellement, j’ai claqué des dents pour les deux courses à suivre. Les nuages et la pluie s’invitent à la fête et le vent se renforce un peu. On fait deux manches pourries sans trop comprendre pourquoi, on tricote rarement dans le bon sens, on rate nos départs et, vu l’homogénéité des pratiquants, c’est sanction immédiate.


Je ne vous donnerai pas le classement au soir du second jour, je n’ai pas pris la photo. Il me semble que Pulpo passe devant les Gab. Les Alix Brothers reviennent à un point de nous et Trévor et le couple présidentiel s’éloigne devant. Le repas des coureurs est bien sympathique et sera suivi des quelques verres de rhum dans un appartement de haut standing donnant directement sur le Golf du Crouesty. La grande classe.


Le lendemain matin, je dois bien me résoudre à prendre mon café, seul sur le port, les yeux dans l’eau,… Stephan, seul ami aussi matinal que moi, ayant dû se résoudre à rentrer se faire recoudre le steak à Saint-Nazaire, le greytape étant peu adapté à la chair humaine putréfiée en cours de décomposition. Un retard est envoyé à terre en raison du manque de vent mais vers midi, deux courses seront lancées malgré tout dans une petite dizaine de nœuds. Vu la journée de la veille, nous n’avons pas grand-chose à perdre alors on fait notre course sans se soucier des options de nos concurrents. Contrairement au dimanche, les schémas nous paraissent un peu plus clairs mais les oscillations restent tout de même assez soudaines. Dans ces conditions, c’est un cas d’école, on reste sous les lay-lines pour ne les rejoindre qu’en approche de la bouée… et ça fonctionne plutôt bien. Nous ferons 2 et 2 et conclurons joliment ce week-end. Nous reprendrons 13 points à Trevor je crois et revenons à deux points de Michaël et Diane qui font également une très belle journée (4 & 1). Pulpo perd son national au profit des Gab et John et Fran mettent tout le monde d’accord en remportant l’épreuve.


Alors voici la fin de cette régate et par conséquent de ce compte-rendu trop long comme d’habitude. On retiendra un comité super efficace, avec un petit bémol pour le raid ; un plan d’eau très joueur ; une remontée de plage insupportable ; des infrastructures un peu limite selon certains, mais est-ce bien important ? Et bien entendu une participation vraiment inquiétante qui doit, me semble-t-il, nous amener à nous poser de vraies questions de fond.


À titre personnel, je retiendrai la même chose que d’habitude : que c’est bon de vous retrouver !!! Serait-ce aussi magique si j’habitais le Morbihan ?

Je terminerai par des excuses et des remerciements. Des excuses tout d’abord à Diane qui s’est farci le ménage de l’appart’ toute seule pendant que l’on gréait les bateaux, c’était la seule femme de la coloc’, c’est juste une honte. De très grands mercis à Guy pour son accueil, sa disponibilité et sa gentillesse. Et puis évidemment, un énorme BIG UP à Tomtom, c’était topissime, my friend, à tous les niveaux… et super agréable de ne déplorer aucune emmerde matérielle !!!!


Bisous les zamis, faites-nous un bel Euro pour les plus chanceux et on se retrouve à Sanguinet avec, je l’espère, quelques nouveaux visages !


*Cagole : Référence régionale. Appellation presque affectueuse, quoique un poil éhonté, relative à la description d’une jeune femme vulgaire dont le comportement s'associe à celui d'une bimbo provocante, y compris dans la tenue vestimentaire généralement très courte, à la morphologie pulpeuse et avec un maquillage nettement visible et souvent exagéré. Ce genre de personnage étant malheureusement absent de la classe 4000, Thomas envisage sérieusement d’intégrer la fédération française de barquette marseillaise.


Résultat ICI




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